Pierre Gauffriau La Vendée, Luçon, une famille très croyante, dynamique : voilà le berceau de notre poète Pierre GAUFFRIAU… Il y vient au monde, quatrième enfant, après deux garçons et une fille, le 7 janvier 1935… Fontenay-le-Comte, Saint-Laurent-sur-Sèvre, Chavagnes en Paillers et son petit séminaire, Les Herbiers l’accueilleront, successivement, jusqu’à un baccalauréat littéraire en 1953.

Une année à La Roche-sur-Yon, et le voilà au noviciat de Laval le 9 octobre 1954, avec le P. de BOULONGNE comme maître des novices. Ensuite, trois années de plus à Laval pour se perfectionner dans les Belles Lettres. Pour lui qui aime écrire et composer des poèmes, le côté plus austère de la vie à Laval, ne semble pas une gêne majeure ! En 1959-1961, il part en coopération à Beyrouth ; il poursuit, ensuite, sa formation à Vals et Chantilly pour la philosophie, une année de régence à Sainte-Croix du Mans, et la théologie à Fourvière. Ordonné prêtre le 6 juillet 1968, par le cardinal RENARD, il termine sa théologie en 1969.

Nommé à Sainte-Croix (Le Mans), avec mission de « contribuer à arracher les pères du Collège à leur vieux-garçonnage », Pierre enseigne les Lettres jusqu’à son Troisième An qu’il accomplit à Cormontreuil avec le P. Maurice GIULIANI, en 1973-74. Et retour à Sainte-Croix, cette fois pour une longue présence d’enseignant en seconde et première. Ce sont des années de mutation : devenue uniquement lycée, l’école accueille des jeunes de milieux très différents. Cela oblige à rénover les méthodes pédagogiques. Préfet de niveau, Pierre s’est lancé dans l’aventure avec beaucoup d’enthousiasme. Il participe à plusieurs groupes de travail et de réflexion sur l’enseignement du français ; il contribue à la rédaction et à la publication de plusieurs ouvrages collectifs. Prenant sur ses vacances, il a aussi réorganisé l’ancienne bibliothèque des jésuites en Centre de Documentation.

Dès 1990, le Collège Saint-Michel à Saint-Étienne profite de son expérience : enseignant, documentaliste, préfet des études, intendant bâtisseur (supervision de la construction de l’Ecole de Kinésithérapie), mais, aussi, supérieur de la communauté de 1992 à 1998.

Ses qualités littéraires sont connues. En 1998, il devient directeur des revues « Compagnie » et « Jésuites de France ». Après une année à Vanves, il s’installe à la communauté de la rue Raynouard à Paris. Cette responsabilité, Pierre va la conserver jusqu’en 2010, pour le plus grand plaisir de la Province de France. À cette date, il passe la main, et participe davantage à la vie de la communauté Raynouard, tout en exerçant des ministères divers : Pierre a, notamment, œuvré au service de l’Église francophone en travaillant, par le commentaire et par la relecture du « missel des dimanches », à l’édition annuelle de cet ouvrage, et cela jusqu’à ce jour, ce dont le remerciait, encore, il y a peu le Frère Henri DELHOUGNE de l’abbaye de Clairvaux.

Et plus encore, il convient de rendre hommage au poète, auteur de très nombreux textes, dont beaucoup mis en musique pour la liturgie, qui ont jalonné sa vie et son histoire spirituelle ; ils ont accompagné certains d’entre nous, et d’autres, ailleurs, enseignants, anciens élèves, …

Et c’est une vie bien remplie, marquée, ces dernières années, par la progression de la maladie de Parkinson, qui s’est achevée, en cette fin mars, dans notre maison de la Chauderaie, au temps du confinement. Nous lui ferons fête un peu plus tard. Nous rendons grâce dès aujourd’hui.

Michel ROGER sj