Cela peut sembler évident pour tout le monde : les jésuites font des études, de longues études ! Pourtant, cela n’était pas du tout le point de départ du projet d’Ignace. 


Ce n’est qu’une fois refoulé de Jérusalem, contre son gré, que le futur fondateur se met à penser aux études. « A la fin, il inclinait davantage à étudier quelques temps pour être utile aux âmes et il décidait d’aller à Barcelone. » (Récit du pèlerin, ch.4, §50) Dans la vie d’Ignace, les études ne sont absolument pas une fin en elles-mêmes. Elles n’ont de sens que pour servir Dieu, ce n’est qu’un moyen en vue d’aider les âmes.

Si le noviciat n’est pas d’abord un temps d’études, il se termine pourtant par les cinq mois de l’expériment d’études. Les novices n’adoptent pas un rythme universitaire. Ils vivent plutôt une série de petites sessions successives les introduisant à l’écriture, la philosophie, la théologie, l’exégèse, l’histoire…

Pour ceux des novices qui n’ont jamais abordé ces matières, ces petites sessions préparent la suite et servent d’introduction. Mais le premier enjeu est d’apprendre à étudier pour un plus grand service de Dieu, avec indifférence. Il nous faut comprendre comment notre activité intellectuelle peut être liée à notre vie spirituelle : faire l’expérience que travailler Kant peut aussi nourrir notre relation au Christ et le service de l’Eglise. C’est à ce titre que l’expériment d’études est un lieu de discernement, un lieu pour éprouver notre vocation personnelle, comme tous les autres expériments.

Un novice de deuxième année