Le Centre de recherche et d’action sociales (Ceras) a lancé en novembre 2020 « Deux pieds dans le bénitier », un podcast qui pose un regard « catho » sur les luttes de notre temps. Il est animé par Clémence Pourroy, responsable du pôle doctrine sociale du CERAS, et Martin Monti-Lalaubie, journaliste à la revue Projet. Tous les deux sont des catholiques engagés sur les questions écologiques et sociales. Ils sont animés par la volonté de transformer la société pour plus de justice.

La proposition éditoriale : la foi chrétienne pour analyser les questions sociales de notre temps.

A travers le podcast « Deux pieds dans le bénitier », les deux animateurs veulent analyser les grands enjeux de notre époque par le prisme de « la foi chrétienne nourrie du message révolutionnaire du Christ. » Pour cela, ils s’entretiendront chaque mois avec un invité, catholique ou non, reconnu pour son expertise sur un sujet précis. Chaque épisode durera environ 40 minutes.

Nous avons posé trois questions à Martin Monti-Lalaubie, co-animateur du podcast.

Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer ce podcast et pourquoi avoir choisi ce média-là ?

logo podcast Ceras 1 Tout d’abord, nous avons choisi avec Clémence le format du podcast car c’est un média qui est de plus en plus utilisé et écouté. En particulier par les jeunes âgés entre 20 et 35 ans. Or, au travers des entretiens que nous allons mener, nous avons vraiment envie de parler à notre génération.

Car au vue de la situation actuelle et des différentes crises que nous vivons, il y a un véritable enjeu pour notre génération à entrer dans le champ des luttes sociales. Un enjeu à politiser encore davantage ces convictions sociales et écologiques que nous tenons de la pensée sociale de l’Église.

Ainsi nous avons envie de voir comment ces sujets qui agitent la société nous questionnent et comment on peut s’engager là-dedans.

Pouvez-vous préciser quel est ce « regard catho » que vous allez adopter et quelles sont les « luttes de notre temps » que vous identifiez et que vous souhaiteriez évoquer au fil des épisodes ?

Clémence et moi avons été élevés dans la foi catholique. Donc ce « regard catho » que nous adoptons part de notre propre expérience. Il s’agit de toutes les valeurs qu’on nous a transmises, de ce que nous avons entendu à la messe et de ce que nous avons lu dans les Evangiles. Or nous nous sommes rendus compte que ce sont justement ces valeurs qui nous ont amené à nous intéresser à ce qu’il se passait dans la société et à vouloir nous engager politiquement. Un pas qu’a d’ailleurs franchi Clémence en étant élue sur une liste citoyenne aux dernières élections municipales à Poitiers. Les sujets que nous souhaitons aborder découlent donc de ce « regard catho ».

Ainsi le premier épisode est consacré à la question de l’hospitalité et de l’accueil des étrangers. Nous abordons la question de l’accueil des migrants avec comme invitée Marcela Villalobos Cid, de la pastorale des migrants à la Conférence des évêques de France et ancienne coordinatrice au sein du Service jésuite des réfugiés. Un sujet qui nous semble très important et face auquel les politiques ne nous semblent pas être à la hauteur. Or c’est un sujet sur lequel la société peut avoir tendance à se crisper. Le deuxième épisode portera quant à lui sur ce mouvement de conversion écologique à l’œuvre dans l’Eglise catholique depuis la publication de l’encyclique Laudato si’, du pape François.

Après ces deux épisodes, nous n’avons pas fixé de programme précis. Nous verrons en fonction des retours que l’on nous fera. Toutefois, nous avons d’ores et déjà relevé des questions qui, à nos yeux, ne sont pas assez posées. Notamment, des sujets plus internes à l’Eglise, comme par exemple la place des femmes, des laïcs et des jeunes dans cette institution. C’est un sujet qui bouge beaucoup en ce moment et nous avons envie de participer aux discussions et de mettre, comme on dit, les « deux pieds dans le bénitier » !

Plus largement, nous souhaitons aussi aller voir du côté de la question de la laïcité et de la place de la religion dans la société. Car aujourd’hui elle ne nous semble pas du tout ajustée et mal abordée dans le débat public. Et je pense qu’en tant que chrétiens, nous avons tout à y gagner à nous former sur ces sujets-là.

Quel message voulez-vous faire passer aux auditeurs par ce podcast ?

Pour nous le podcast correspond vraiment à un format propice à la formation et l’éducation populaire. Or le Ceras, de par son histoire, est vraiment sensible à ces questions de formation. Comment toucher largement ? Comment former les gens sur des sujets précis ?…

Notre objectif est donc que les auditeurs puissent écouter les parcours et les réflexions de personnalités engagées, au nom de leur foi et de leurs réflexions politiques, sur ces sujets importants. Que ces entretiens donnent donc aux auditeurs l’envie d’aller plus loin, et qu’ils viennent, pourquoi pas, décaler leur regard sur des choses qu’ils ont l’impression de connaitre.

Pour résumer, notre message serait : notre foi chrétienne – catholique en l’occurrence – nous invite à nous engager dans la société, pour qu’elle soit plus juste pour toutes et tous. Pour cela, nous espérons que les entretiens que nous mènerons avec ces personnalités engagées viennent nourrir l’engagement de celles et ceux qui nous écoutent.

Essayer toujours d’aller plus loin et continuer à essayer de changer la société.

Un dernier mot ?

Nous lançons le premier épisode de « Deux pieds dans le bénitier », mais ce projet de podcast vise à s’inscrire dans la durée. Le projet va donc se construire au fur et à mesure. J’invite donc vraiment les auditeurs à écouter les épisodes qui arriveront après.

Pour en savoir plus

> Ecouter les épisodes de Deux pieds dans le bénitier.

> Les deux animateurs :

Les deux animateurs

> Le porteur du projet : le CERAS (Centre de recherche et d’action sociales) est une association fondée par la compagnie de Jésus il y a plus d’un siècle. Jésuites et laïcs y travaillent ensemble au service de trois missions : accompagner les associations engagées dans le champ social, mettre en débat les questions qu’elles portent, notamment à travers la revue Projet, les former dans ses champs de compétences.