Le P. Gaël de La Croix-Vaubois sj est aumônier de l’hôpital André Mignot à Versailles. Il témoigne de son expérience au chevet des malades atteints du Covid-19 et invite à prier pour les personnels soignants, intimement bouleversés par les événements, et pour les “anonymes de la foi”.

L’aumônier a l’autorisation de se rendre au chevet des patients. Les personnes malades touchés par le coronavirus peuvent ainsi recevoir les derniers sacrements : sacrements des malades et viatique. Le P. Gaël de La Croix Vaubois sj raconte les conditions difficiles, qui imposent une forte rigueur sanitaire, mais surtout ce qu’il vit auprès des malades. Il rappelle que ces rencontres ne peuvent être organisées que si les familles ou les patients manifestent clairement auprès du personnel soignant ou des aumôneries la demande de recevoir la visite d’un aumônier.

Le « sacrement du frère »

“Ce que nous apportons, comme présence d’Église à l’hôpital, est vraiment du côté de la rencontre fraternelle, du dialogue qui peut s’ouvrir. Je me rends compte encore plus que derrière la demande du sacrement, il y a surtout ce que j’appellerai le “sacrement du frère” , c’est-à-dire de celui qui est là, au nom de l’Église, pour être vraiment présent avec lui. Les échanges que nous avons font grandir l’un et l’autre, le patient et moi-même, dans la foi, l’espérance et la charité.”

Le Seigneur accompagne chacun

« Les patients qui proviennent de nos paroisses sont souvent très entourés, bien qu’à distance aujourd’hui. Ils savent qu’il peuvent compter sur la prière constante de leurs proches, des réseaux paroissiaux se constituent pour les soutenir dans la prière. C’est pour « les anonymes de la foi » que c’est plus compliqué : les familles ne pensent pas forcément à demander la prière ou la visite de l’aumônier. C’est d’autant plus crucial pour les mourants qui souhaiteraient recevoir le sacrement des malades. Que les soignants n’hésitent pas à prendre contact avec nous lorsque le patient ou la famille le demandent ou même à proposer notre soutien aux familles. Tous, pensons à confier les malades hospitalisés qui sont loin de la foi, ceux qui y reviennent dans cette épreuve de la maladie. Lorsque nous visitons les mourants, nous sommes seul en tête à tête avec un patient qui souvent est inconscient. On ne sait pas ce que la personne ressent, c’est un mystère. Les soignants s’ils sont présents sont touchés par ce moment de prière. Beaucoup sont croyants, d’autres voient leur rapport à la vie bouleversé. Ils ont besoin de nos prières pour garder le moral et ne pas désespérer. »

P. Gaël de La Croix-Vaubois sj,
Communauté Pierre Teilhard de Chardin à Versailles

> Source de la vidéo : KTO Télévision / source de l’article : diocèse de Versailles

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