Mongo inigo volontariat Étienne, 28 ans, est actuellement à Mongo, au Tchad, avec sa femme Cécile pour une mission de volontariat international avec Inigo Volontariat. Entre rencontres et découvertes, il témoigne de la richesse de sa mission. 

Mongo est une ville de taille moyenne, en plein centre du Tchad, dans la région du Guéra. Elle est dans la zone sahélienne et subit donc des contraintes climatiques fortes : température pouvant monter au-dessus de 45°C la journée avec 40°C la nuit, et aucune pluie pendant 9 mois. Heureusement pour nous, la sécheresse rend la chaleur plus supportable.

Nous avons été très bien accueillis au sein du vicariat apostolique de Mongo. De par la forte majorité musulmane de la population, le vicariat est à la fois très grand, car il couvre une superficie à peu près égale à la France, et très « petit », car il ne dispose que de 9 prêtres en comptant l’évêque et le vicaire général. Cependant la communauté chrétienne y est très dynamique et l’absence de prêtre dans les endroits reculés n’empêche pas les paroissiens de se réunir tous les dimanches.

Pour ce qui est de ma mission, je passe tous les matins au vicariat de 7h à 9h pour encaisser les factures des gens sur le départ, regarder les nouvelles réservations, vérifier l’état des chambres et m’assurer qu’il ne manque rien au bon séjour des hôtes. Ensuite de 9h à 13h je me rends aux bureaux de la fédération des banques de céréales du Guéra où je suis l’assistant du président, un père jésuite présent au Tchad depuis 60 ans.

La fédération des banques de céréales, qu’est-ce que c’est ? Ici, dans le Guéra, du fait de la très mauvaise répartition des pluies sur l’année, les paysans ne disposent que de 4 mois pour cultiver leurs champs et ceux-ci sont très fortement soumis aux aléas de la nature (arrêt des pluies précoce, criquets, oiseaux…). Et même si les récoltes sont bonnes, il faut que les familles subsistent une année avec le fruit de leurs cultures. Cette situation amène tous les ans une période de soudure, c’est à dire que les gens ont fini leurs stocks mais n’ont pas encore récolté de nouveau. En général, cette période commence au début de la saison des pluies et se termine lors des récoltes. Jusqu’à l’apparition des banques de céréales, la seule alternative des paysans était l’emprunt aux commerçants avec de très forts taux d’intérêt (jusqu’à 100%). Pour pallier cette situation ont été mises en place les banques de céréales : lors de la période de soudure, les paysans empruntent ce dont ils ont besoin et au moment de la récolte, ils remboursent avec un intérêt de 25%. Cela permet le fonctionnement de la banque de céréales et l’accroissement de ses stocks mais aussi d’aider le village en participant, par exemple, à la construction d’un puits ou à la paie des maîtres d’école.

Actuellement, 320 banques de céréales sont membres de la fédération et son travail consiste à former des comités de gestion de chaque banque, résoudre des conflits pouvant survenir à différents niveaux (au sein de la banque ou avec les autorités traditionnelles…) et renforcer les stocks de céréales des banques pour qu’ils puissent répondre aux demandes des membres. En parallèle, la fédération a mis en place des formations agricoles dont elle fait bénéficier les membres des banques et monte un projet pour permettre aux paysans d’acquérir du matériel agricole à moindre coût.

Mon travail dans tout ça ? Difficile de répondre tellement les tâches sont diversifiées ! En quelques mots, il s’agit surtout d’aider à l’organisation et à la planification des activités, à la rédaction des rapports et des bilans, de faire un peu de communication pour faire connaitre la fédération aux autres organisations et aux autorités, d’accompagner pour la tenue des comptes…

Voilà pour ce qui est de ma mission mais la vie ici ce n’est pas que ça, loin de là. C’est aussi de très belles rencontres, une nouvelle langue car ici la plupart des gens ne parlent pas français, un apprentissage de rythmes différents où tout prend plus de temps : le marché, la lessive, les salutations (et oui ici on peut passer 5 minutes juste pour dire bonjour à un inconnu dans la rue), la messe, les déplacements… La confrontation à la différence dans un milieu où nous sommes les étrangers.

Enfin c’est beaucoup de joie, beaucoup de fatigue et des découvertes sur le pays et sur soi tous les jours !

Étienne

> Photo : © Inigo Volontariat

> Source : Inigo Volontariat

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