François, fils aîné du duc Jean de Borgia, naît en 1510 à Gandie, dans le royaume de Valence. Après une éducation raffinée à la cour de l’empereur Charles-Quint, il épouse en 1529 Éléonore de Castro, dont il a huit fils. En 1542, il succéde à son père comme duc de Gandie ; mais après la mort de sa femme, il renonce à son duché et, ses études de théologie achevées, est ordonné prêtre en 1551.

Entré dans la Compagnie, il est élu troisième Général en 1565. Il fait beaucoup pour la formation et la vie spirituelle de ses religieux, pour les collèges qu’il fait fonder en divers lieux et pour les missions. Il meurt à Rome le 30 septembre 1572 et est canonisé par Clément X en 1671. Il est fêté le 3 octobre dans la Compagnie de Jésus.

Biographie détaillée

François de Borgia (en espagnol : Francisco de Borja y Trastámara), duc de Gandie, grand d’Espagne, naît à Gandie, dans le royaume de Valence (Espagne), le 28 Octobre 1510. Il est le fils de Juan Borgia, le 3e duc de Gandie, et de Jeanne d’Aragon, fille d’Alphonse d’Aragon (1470-1520) ; François est aussi arrière-petit-fils du Pape Alexandre VI.

À peine peut-il articuler quelques mots, que sa pieuse mère lui apprend à prononcer les noms sacrés de Jésus et de Marie. Âgé de cinq ans, il retient avec une merveilleuse mémoire les sermons, le ton, les gestes des prédicateurs, et les répète dans sa famille avec une onction touchante. Bien que sa jeunesse se passe dans le monde, à la cour de Charles-Quint, et dans le métier des armes, sa vie est très pure et toute chrétienne ; il tient même peu aux honneurs auxquels l’a appelé son grand nom et ses mérites.

À vingt-huit ans, la vue du cadavre défiguré de l’impératrice Isabelle le frappe tellement, qu’il se dit à lui-même : « François, voilà ce que tu seras bientôt… À quoi te serviront les grandeurs de la terre ?…  »

Toutefois, cédant aux instances de l’empereur, qui le fait son premier conseiller, il ne quitte le monde qu’à la mort de son épouse, Éléonore de Castro. Il a trente-six ans ; encore doit-il passer quatre ans dans le siècle, afin de pourvoir aux besoins de ses huit enfants.

François de Borgia est digne de son maître saint Ignace de Loyola ; tout son éloge est dans ce mot. L’humilité est la vertu dominante de ce prince revêtu de la livrée des pauvres du Christ. À plusieurs reprises, le pape veut le nommer cardinal ; une première fois il se dérobe par la fuite ; une autre fois, saint Ignace conjure le danger.

Plus l’humble religieux s’abaisse, plus les honneurs le cherchent. Celui qui signait toutes ses lettres de ces mots : François, pécheur ; celui qui ne lisait qu’à genoux les lettres de ses supérieurs, devient le troisième général de la Compagnie de Jésus. François de Borgia meurt à Rome, à l’âge de 62 ans, le 30 Septembre 1572 et est canonisé en 1671 par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).

« Quel grand remède pour tous nos maux que de méditer la Croix du Christ »

Nous sommes tous en marche vers le Seigneur ; en prononçant nos vœux, nous avons revêtu l’équipement nécessaire à ce voyage ; notre profession religieuse est donc vaine si nous ne marchons pas allégrement sur cette route et si nous ne courons pas dans la voie de la perfection jusqu’à ce que nous arrivions à « la divine montagne de l’Horeb ».

Le premier avis que j’ai à vous donner, je le trouve formulé comme il suit au commencement de la dixième partie des Constitutions, où il est question des moyens de conserver et d’accroître la Compagnie : « Les moyens qui unissent un instrument à Dieu, qui le disposent à être manié régulièrement par sa main divine, sont bien plus efficaces que ceux qui le disposent à servir les hommes. Ces moyens sont la justice et la générosité, la charité surtout, la pureté d’intention dans le service divin, l’union familière avec Dieu dans les exercices spirituels, un zèle très pur pour le salut des âmes, sans autre recherche que la gloire de celui qui les a créées et rachetées ».

Paroles bien dignes d’être l’objet de notre plus sérieuse attention, puisque notre bienheureux Père les a écrites avec tant de soin et d’amour pour ses enfants. En effet, si nous voulons y réfléchir sérieusement, nous reconnaîtrons que la négligence à employer les moyens qui unissent l’instrument à Dieu suscite et aggrave les dissensions et les misères qui déchirent les sociétés religieuses. Car comme la sécheresse d’un terrain fait dépérir les fleurs et les fruits des arbres, ainsi l’aridité habituelle dans les méditations et autres exercices de piété dévore dans l’âme religieuse les fleurs et les fruits spirituels.

Donc le religieux qui ne s’exerce pas à la méditation et à l’imitation de Jésus crucifié, celui-là travaillera sans ardeur à la gloire de ce divin Maître ; bien plus, il n’y apportera que lâcheté, et, cependant, il ne laissera pas d’être satisfait de lui-même et de mépriser les autres.

Quel grand remède pour tous nos maux que de méditer la Croix du Christ !

(Lettre 717 du mois d’avril 1569 adressée à toute la Compagnie.
Texte espagnol dans MHSI : S. Franciscus Borgia, t. 5, Madrid, 1911, pp. 78-79 ;
tr. fr. : Lettres choisies des Généraux, t. I, Lyon, 1878, pp. 32-33).

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