Etre missionnaire, en quoi cela consiste-t-il aujourd’hui ? Réponse du P. Christoph Theobald sj, théologien, auteur de Urgences pastorales, comprendre, partager, réformer, dans l’émission « Mille questions à la foi » sur Radio Notre-Dame.

L’Eglise peut-elle encore envoyer des missionnaires comme autrefois ? Ou bien est-ce que ce sont toutes nos communautés qui doivent devenir missionnaires, comme vous le suggérez dans votre livre ?

C. T. : Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le pape François crée une association, dès le premier chapitre, entre le disciple du Christ et le missionnaire, forgeant le terme « disciple-missionnaire ». Un des problèmes de nos Eglises est que nous distinguons trop souvent les deux, nous les séparons même. Cela relève d’une vieille tradition post-tridentine qui distinguait les pays déjà christianisés (dont nous ne sommes plus aujourd’hui) et les pays de mission qui dépendaient à Rome de la Propaganda fidei, un dicastère qui en était chargé. Et dans nos mentalités, tout au long du XXe siècle, devenir missionnaire signifiait partir ailleurs. Cela a pris fin avec la décolonisation et l’ouvrage d’Henri Godin, que le cardinal Suhard fit publier en 1943, La France pays de mission. Le texte du pape François pose le principe paulinien que l’on ne peut pas être disciple du Christ sans être missionnaire. […]

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